Le verdict est tombé, pour faire simple il s’agit d’une pubalgie. J’étais bien ennuyé lorsque le médecin m’a annoncé qu’à ce stade, la guérison allait durer 24 mois à condition de ne plus courir, voire de ne plus marcher… J’ai été nettement plus souriant lorsqu’il m’a prescrit une « infiltration écho-guidée symphyse pubienne » en m’assurant qu’après un mois, je pourrais de nouveau m’entraîner à courir, que je pouvais pratiquer le vélo comme je le souhaitais, que la guérison serait totale et que l’arthrose décelée ne m’handicaperait pas. Comme je lui faisais remarquer que le radiologue ne pensait pas que cette intervention soit nécessaire me concernant, l’âge et le niveau ne le justifiant peut-être pas, il eut une réponse qui m’a beaucoup amusé : « Si on devait écouter ceux qui prônent la médecine à papa… ». Bref, cette visite fut une véritable cure de jouvence!
En parlant de jouvence, en attendant mon rendez-vous, j’étais plongé dans « Les Chroniques de Narnia »... Il y a des livres dont on se demande comment ils ont pu vous échapper tant le plaisir de lecture est évident, mais à la réflexion, il est vrai que notre génération a d’avantage eu contact avec les contes par les films et les dessins animés. Alors, certes, il y a beaucoup de références à la bible, aux traditions britanniques, aux religions romaines et nordiques, mais le récit est brillant, prenant, joyeux et le style entraînant. J’avais commencé avec le premier tome chronologique de la série, « Le neveu et le magicien » alors que les enfants jouaient à Royal Kids et je dois avouer qu’il faut savoir faire abstraction du lieu pour réussir à se concentrer sur la lecture tant certains cris seraient à même de faire exploser des verres en plastiques. Pas besoin de toboggan ou de ballon pour retomber en enfance, j’étais véritablement conquis par le récit pour oublier totalement l’environnement. Du coup, profitant du temps clément de cette fin de semaine et pendant que les enfants faisaient jeux, roller, skate, trottinette au jardin public, je me replongeais dans les pages enchantées du second tome en frissonnant lorsque Edmund se présenta au château de la sorcière. Tandis que Peter, Susan et Lucy écoutaient avec attention les révélations de monsieur Castor sur l’arrivée prochaine d’Aslan dans le monde de Narnia, j’entends une petite fille s’approcher de mon banc avec ma Nine en lui demandant : « C’est ton papy ? »