mardi 6 novembre 2018

Ô temps, suspends ton vol!

Le verdict est tombé, pour faire simple il s’agit d’une pubalgie. J’étais bien ennuyé lorsque le médecin m’a annoncé qu’à ce stade, la guérison allait durer 24 mois à condition de ne plus courir, voire de ne plus marcher… J’ai été nettement plus souriant lorsqu’il m’a prescrit une « infiltration écho-guidée symphyse pubienne » en m’assurant qu’après un mois, je pourrais de nouveau m’entraîner à courir, que je pouvais pratiquer le vélo comme je le souhaitais, que la guérison serait totale et que l’arthrose décelée ne m’handicaperait pas. Comme je lui faisais remarquer que le radiologue ne pensait pas que cette intervention soit nécessaire me concernant, l’âge et le niveau ne le justifiant peut-être pas, il eut une réponse qui m’a beaucoup amusé : « Si on devait écouter ceux qui prônent la médecine à papa… ». Bref, cette visite fut une véritable cure de jouvence! 
En parlant de jouvence, en attendant mon rendez-vous, j’étais plongé dans « Les Chroniques de Narnia »... Il y a des livres dont on se demande comment ils ont pu vous échapper tant le plaisir de lecture est évident,  mais à la réflexion, il est vrai que notre génération a d’avantage eu contact avec les contes par les films et les dessins animés. Alors, certes, il y a beaucoup de références à la bible, aux traditions britanniques, aux religions romaines et nordiques, mais le récit est brillant, prenant, joyeux et le style entraînant. J’avais commencé avec le premier tome chronologique de la série, « Le neveu et le magicien » alors que les enfants jouaient à Royal Kids et je dois avouer qu’il faut savoir faire abstraction du lieu pour réussir à se concentrer sur la lecture tant certains cris seraient à même de faire exploser des verres en plastiques. Pas besoin de toboggan ou de ballon pour retomber en enfance, j’étais véritablement conquis par le récit pour oublier totalement l’environnement. Du coup, profitant du temps clément de cette fin de semaine et pendant que les enfants faisaient jeux, roller, skate, trottinette au jardin public, je me replongeais dans les pages enchantées du second tome en frissonnant lorsque Edmund se présenta au château de la sorcière. Tandis que Peter, Susan et Lucy écoutaient avec attention les révélations de monsieur Castor sur l’arrivée prochaine d’Aslan dans le monde de Narnia, j’entends une petite fille s’approcher de mon banc avec ma Nine en lui demandant : « C’est ton papy ? »

vendredi 2 novembre 2018

Révision


La semaine dernière fut tourangelle où les couleurs du ciel et des paysages ont été bouleversantes, la brume sur Chaumont sur Loire, le soleil de fin de journée sur Amboise, la lune rousse sur le pont Napoléon et les couchers de soleil aux couleurs orange et violet sur Tours, où travail, sport et jeu de société se sont succédés, notamment au bar « Jeu du sort », permettant d’apprécier la douceur de vivre de l’endroit en compagnie de Marianne et Cédille.
Je récupère ensuite les enfants pour la deuxième semaine de vacances de la Toussaint et, profitant d’une invitation à un anniversaire pour Nine, nous passons faire un coucou impromptu à Papé et Mamoune ; Sur le départ, en sortant de l’appartement, Garance lève les yeux sur le plafond du couloir, avise une grosse tâche d’humidité et s’exclame :
« Papa ! Elle est pourtant pas vieille la maison parce que tu as vu ce qui ‘il y a au plafond ! Enfin, je dis ça, je dis rien ! ». 

Ce week-end, disparaissait Philippe Gildas. A la fin des années 80, il animait une émission que j’ose qualifier  de « culte » : « Nulle Part Ailleurs ». En compagnie de De Caunes et quelques autres, Les Nuls, les Guignols, les Deschiens, il donnait un véritable sens à la télévision, dont certains, aujourd’hui, essayent encore de s’inspirer, sans grand talent, il faut l’avouer. Au-delà de la qualité de l’émission, il est à l’origine de certains de mes plus grands fous rires, Didier l'Embrouille, Aquarium, Languedepute et Pine d’Huître doivent être bien tristes ce jour et si j’ai retenu une petite larme, surement un peu nostalgique de cette époque, les jeux de mots et la présence des enfants ont vite fait oublié cette morosité. 
A que... Au-revoir!
Ce matin, nous vérifions que tous les devoirs sont faits et je constate désabusé que Nine a une dizaine de pages de révision comme à son habitude de s’y prendre au dernier moment. Quant aux jumeaux, je leur fais réviser les chiffres en lettre. Si je suis persuadé qu’ils sauraient faire décoller la fusée Ariane en s’installant derrière le pupitre cela m’énerve de constater qu’ils ne savent pas écrire 13 et prend un malin plaisir à finir la dictée en leur demandant d’écrire : 2 357
Deux minutes plus tard voilà leur réponse commune :
Deux-mille-trois-cent-cinquante-sept
Papa : « Vous avez fait la même faute tous les deux, je relis la dernière phrase de votre leçon: On met un « s » à 100 (cent) et à 20 (vingt) si ils sont multipliés et si il n’y a rien après. Oups, c’est papa qui dit des bêtises… Vous n’avez pas de faute, mais on va voir si vous avez bien compris (il s’agit aussi de ne pas perdre la face non plus), écrivez-moi maintenant : 40600 »
Deux minutes plus tard voilà leur réponse commune :
Quarante-mille-six-cent
« Bon cette fois-ci vous avez fait tous les deux la même faute ! Relisez tous les deux la ligne de la leçon et faites la  correction »

Garance:  Quarante-mille-six-cens    -    Loup:  Quarante-mille-six-sent