On se demande toujours comment réagir devant la bêtise,
quelle peut être la stratégie devant ces pourvoyeurs de fake news sur les
réseaux sociaux ou ailleurs, les menteurs à répétition des extrêmes, et d’ailleurs
aussi, et les simples d’esprit qui sont prêts à les croire et pire, qui les
croient sans essayer de s'informer… La chasse aux sorcières actuelle nous ramène mille ans en arrière,
rien ne change, on n’apprend pas.
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Si seulement... |
Arrivant à la fin du livre de Schmitt,
« La Part de l’Autre », dont le thème du livre est de faire opposer à la montée du dictateur celle d’une vie d’un peintre devenu célèbre s’il avait
été admis en école des beaux-arts, l’auteur, en épilogue insiste sur la peur,
le danger d’un jour basculer vers cet autre… Cet autre que parfois je retrouve
en moi, quand au volant, je vois arriver derrière moi, un imbécile qui prend un
malin plaisir à sucer mon pare-chocs, en espérant soit que je m’arrête, soit
que je prenne le risque comme lui de perdre 4 points sur mon permis ;
comment lui faire comprendre qu’il est con puisqu’il ne comprendra pas.
En regardant une image d’archive sur Pompidou et sa réaction
face au suicide d’une professeure en citant Eluard, je me suis connecté pour lire et récupérer ce poème que je trouve adapté à la situation du moment…
Comprenne qui voudra
Poème de
Paul Éluard - 1944
« En ce
temps-là, pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait les filles. On alla
même jusqu’à les tondre. »
(Phrase
d’exergue au poème)
Comprenne
qui voudra
Moi mon
remords ce fut
La
malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime
raisonnable
À la robe
déchirée
Au regard
d’enfant perdue
Découronnée
défigurée
Celle qui
ressemble aux morts
Qui sont
morts pour être aimés
Une fille
faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir
crachat des ténèbres
Une fille
galante
Comme une
aurore de premier mai
La plus
aimable bête
Souillée et
qui n’a pas compris
Qu’elle est
souillée
Une bête
prise au piège
Des amateurs
de beauté
Et ma mère
la femme
Voudrait
bien dorloter
Cette image
idéale
De son
malheur sur terre.
Texte
initialement publié dans Les Lettres françaises du 2 décembre 1944, avec ce
commentaire : « Réaction de colère. Je revois, devant la boutique d’un coiffeur
de la rue de Grenelle, une magnifique chevelure féminine gisant sur le pavé. Je
revois des idiotes lamentables tremblant de peur sous les rires de la foule.
Elles n’avaient pas vendu la France, et elles n’avaient souvent rien vendu du
tout. Elles ne firent, en tous cas, de morale à personne. Tandis que les
bandits à face d’apôtre, les Pétain, Laval, Darnand, Déat, Doriot, Luchaire,
etc. sont partis. Certains même, connaissant leur puissance, restent
tranquillement chez eux, dans l’espoir de recommencer demain. »
Outre la
poésie, la littérature, il y a d’autres moyens pour me sortir de mes colères ou
de mes petits découragements, dont l’innocence des enfants. Alors pour finir
sur une note plus gaie, voici un florilège des derniers fous rires :
Garance :
-
Papa, j’arrête de manger du popcorn, car au bout
d’un moment ça fait mal au cerveau.
-
Papa, c’est celle-là si je me trompe !
-
Papa, on est arrivé, c’est cette maison, je m’en
souviens comme deux gouttes d’eau.
-
Maë, tu as menti ! Tu es accugé
vendu !
Maë : « On dirait qu’un tsunami est passé par
là ! »
Papa : « Tu sais ce que c’est ? »
Maë : « Oui, c’est une grosse vague qui détruit tout sur son
passage ! »
Nine : « C’est possible ça ? »
Papa : « Qu’une vague puisse tout détruire ? »
Nine : « Ah, une vague, j’avais compris une vache ; je me disais
aussi, une vache qui détruit tout sur son passage… »
Loup : « Papa, Nine et Maë m’ont dit que
quand tu étais plus jeune, tu étais amoureux de maman ! C’est possible
ça ? »
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Loup et Garance: autoportraits |