On garde tous une âme d’enfant et, soyons honnête, il est
parfois difficile d’accepter l’âge que l’on a, les rêves peuvent être encore
ceux que l’on avait à vingt ans, seule, la raison, l’expérience, permet d’avoir
certaines réserves sur leur réalisation. Nine ne cessant de me demander
pourquoi il ne neige pas à noël, j’ai vu arriver les premiers flocons avec une
joie immense mais contenue, immense parce que j’ai encore une âme d’enfant,
contenue, parce que derrière le volant, dans la descente du village, après le
premier travers, le premier « papa, j’ai peur ! », il fallait
bien se rendre à la raison et adopter la vitesse d’un tracteur sur la réserve. Le
lendemain, la neige recouvrant tout le village, bien décidé à en profiter,
peut-être autant que les enfants, l’occasion était trop belle de leur faire
enfiler les combinaisons de ski et nous voilà tous équipés pour affronter le
froid, une bonne répétition avant les prochaines vacances. Boules de neige,
bonhomme de neige, glissades, plongeons, photos, il ne manqua rien à l’appel si
ce n’est Maë qui, par la force des choses, était restée chez sa mère où elle ne
manqua pas de faire un magnifique bonhomme de neige. Le weekend arrivé, le
soleil s’imposant après la neige, je propose aux enfants de monter dans la forêt,
sur le terrain des V.T.T . , vérifier si la couche de neige ne permettrait
pas la pratique de la luge. Bonne pioche, les voilà tous les quatre équipés des
pelles de tata Marianne, à l’assaut de toutes les pentes et si la première
descente fut hésitante, les enfants, prenant de l’assurance au fur et à mesure
des descentes, tentaient des pentes de plus en plus abruptes jusqu’à ce que je
finisse par dire : « Non, Garance ! A cet endroit-là, ce n’est
pas une glisse, c’est une chute ! »
Réussissant à les convaincre de marcher jusqu’au château, la
forêt étant d’une beauté féerique, sur le chemin, la raison pris le pas sur l’enthousiasme,
je ne cessais de leur répéter de bien en profiter, car demain il ne resterait
plus rien, devant l’incrédulité de Nine à penser qu’une telle quantité de neige
pouvait disparaître aussi vite. Une sortie matinale me permit de profiter des
dernières couches de neige, mais dès le midi, il ne restait plus grand-chose si
ce n’est ces photos sur lesquelles éclate le véritable bonheur qu’ont connu les
enfants au cours de cette semaine.Vers l'infini et au-delà |
Garance en regardant la photo: "Mais on ne me voit pas!" |
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