dimanche 26 mars 2017

T.A.S.

(Tout A Signaler)

Maë à la piscine : « Papa, c’est nul d’être la grande sœur ! », et oui il a fallu qu’elle surveille les jumeaux pendant que je faisais une longueur avec Nine ; j’aurai pu lui dire qu’elle pouvait échanger son droit d’ aînesse contre une assiette de lentilles mais il faudrait qu’elle s’assoit sur un grand nombre d’avantage comme s’asseoir à l’avant, être la première à choisir ou avoir l’ordinateur de Mamoune. Maë a fait son théâtre samedi soir et elle était bien sur la meilleure comédienne, cela dit c’est ma fille…

Loup, ce soir, hier, demain et toutes les heures : « Papa, je t’aime de tout de mon cœur ! » Moi aussi, mon Loup sauf lorsque tu pousses ta sœur en haut d’une échelle pour qu’elle n’emprunte pas le toboggan, connaissant ta sœur tu sais qu’elle va monter dans les aigus. Heureusement que ton air sincèrement désolé t’a aidé à te faire pardonner, peut-être que la petite claque au cul…


Nine : « Papa, c’est long une heure ? », « Papa, c’est long de partir en vacance en voiture ? », « Papa, on a marché presque un kilomètre, on pourrait partir en vacances à pied ? », « Papa, je peux m’accrocher parce que j’ai peur de me noyer ! », « Papa, tu as 53 ans mais on dirait que tu n’as pas grandi ! ». Ce n’est qu’un florilège, mais ces questions me laissent souvent sans voix sauf quand elle me dit : « Papa, on dirait plutôt que tu as 40 ans, non 30 ! »

« Garance, qu’est-ce que tu fais ? », j’aurai dû les compter ces répliques car Garance fait du skate dans le couloir, Garance met tous ses habits à l’envers en sortant de la piscine, Garance court entre les deux bassins et s’arrête en glissant sur les fesses, Garance creuse un grand trou dans la terre avec ses chaussures de ville, Garance fait du trampoline sur mon lit, Garance ne s’attache pas dans la voiture, Garance enlève ses brassards dans la piscine, Garance court après les chevaux et veux caresser les chiens qui aboient derrière la grille, Garance renverse finalement le verre après 4 mises en garde, Garance est un remède à la somnolence et si tu savais ce que j’aime ça finalement…

Quant à moi, J-15 avant le grand jour, 30 kms au programme de la sortie matutinale pour savoir si les jambes répondront présent le 9 avril prochain : VALIDE en 2 heures et 44 minutes. Reste ensuite un peu plus de 12 kms à parcourir, ceux qui font vraiment mal : Tour Eiffel, Roland Garros, Bois de Boulogne et avenue Foch, le graal, allez c’est presque dans la poche…

dimanche 12 mars 2017

Camille

Emballé dans le costume de guêpe, maillot jaune fluo, fuseau noir, pompes jaunes, je me lance de bonne heure dans mon parcours de onze bornes. En sortant de Courcelles pour aller vers Limé, la route empruntée ne s’offre que pour moi. Malgré tout, l’aine me fait un peu souffrir, les épaules et le cou également, des douleurs étranges dans la cuisse, le genou, le bas ventre, bref, je ne suis pas dans la forme olympique qui devrait me conduire au marathon dans un mois maintenant. Pourtant, le moral est au beau fixe ou presque et ceci pour deux raisons :
Un, il fait beau et la température est agréable, l’eau des étangs se coiffe de volutes de vapeurs et quelques canards chassent ou font leur toilette matinale, le ciel est bleu, parsemé autant de traces d’avion que de vaguelettes nuageuses comme issues de l’étalement d’une craie sur un tableau noir. L’atmosphère est paisible et aucun bruit incongru ne vient troubler ce décor idyllique, surement parce que le groupe affublé de chasuble orange est en train de préparer l’hécatombe du matin en buvant café et whisky dans la cour de la ferme du coin.
Deux, j’ai commencé un livre « Camille, mon envolée » de Sophie Daull. En lisant le 4ème de couverture, je savais que ce serait difficile et malgré tout, je ne m’attendais pas à être cueilli à ce point-là ! Chaque page vous déchire le cœur, vous laisse le souffle coupé, à chaque page ses larmes, et si le sujet est terriblement triste, le livre vous insuffle une énergie indescriptible. Cours Forest, cours, profite de ces instants, d’autres que toi vivent et subissent des souffrances que même l’imagination ne peut faire partager.


4ème de couverture :
Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d’une fièvre foudroyante, Sophie Daull a commencé à écrire.
Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard "franc, droit, lumineux", les moments de complicité, les engueulades, les fous rires; l’après, le vide, l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent… Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l’enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.
Loin d’être l’épanchement d’une mère endeuillée ou un mausolée – puisque l’humour n’y perd pas ses droits –, ce texte est le roman d’une résistance à l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme de survie

samedi 11 mars 2017

Vol-au-vent, acte II

Arrivée à l'aéroport de Toulouse, pas de vent, pas de grève, embarquement à l'heure, je finis un bouquin, j'en commence un autre, l'avion se déplace vers le tarmac, tout va bien!
Tiens, l'avion fait marche arrière, je pensais qu'un avion volait ensuite... 
"Mesdames, messieurs, suite à l'appel d'une personne dans l'aéroport, il semble qu'une trappe soit ouverte sous l'appareil, celui-ci sortant de maintenance, nous rentrons à l'aérogare pour vérification!".
Ma voisine qui doit reprendre un second avion en arrivant à Paris rajoute, sur un ton mi-énervé, mi-goguenard, la réplique culte du film "La Chèvre":

Il a quand même pas fait le coup de l'alerte à la bombe? ...
Mais si, il l'a fait ce dégueulasse!

Çà va chier dans le ventilo

lundi 6 mars 2017

Vol-au-Vent

En regardant les actualités, notamment la météorologie et la grève des aiguilleurs du ciel, je me suis demandé s'il était bien raisonnable de me rendre à l'aéroport de Roissy ce matin pour descendre sur Toulouse, puis Albi. 1er signe inquiétant, aucune voiture rencontrée entre la sortie de la nationale 2 et le parking PX, itinéraire qui vous fait pourtant passer devant le terminal 2. Ah, des humains dans le Roissyval, je ne suis pas le seul sur Terre. En arrivant au terminal, 2ème signe, sur l'énorme panneau des départs, un seul est annoncé avec un retard...  heureusement j'ai un bon bouquin, "Mille regrets" de Vincent Borel, une fresque historique au temps de Charles Quint, François I, Barberousse, Clement VII, Henri WIII et Soleman le magnifique, une aventure passionnante, drôle, ambitieuse, intelligente, bref, j'ai tout mon temps... Prêt à embarquer, le 3ème et dernier signe arrive, je suis le seul passager muni d'une carte d'embarquement dont le code barre n'est pas reconnu, faut-il vraiment que je monte à bord! Le commandant se veut rassurant: "Température prévue à Toulouse, 12°, averses et vent!" et je suis assis à côté d'une fille avec un joli tatouage.

St Martin et son drôle d'aéroport

J'avais déjà connu quelques vols "perturbants" comme l’atterrissage sur une roue à Los Angeles, La remise des gaz en essayant d'atterrir à Saint-Martin après avoir survolé la plage sur laquelle on aurait pu faire la bise aux baigneuses, la traversée de l'île de Baffin où durant quelques éclaircies on avait l'impression qu'on pouvait toucher de la main le sommet des montagnes, puis l'atterrissage sur la neige, les sauts en parachute où l'instructeur n'avait pas le temps de me dire "Quand tu veux!", le virage au-dessus de la mer pour atterrir à Montpellier où un trou d'air a fait sortir une Ola retenue de tous les passagers, ainsi que la fois où les pilotes ont sauté de l'avion après avoir ouvert les trappes à carburant... ah non, ça c'est dans Indiana Jones! Pour autant je me sentais aguerri! Aguerri certes, mais pas rassuré car en descendant sur Toulouse, l'avion n'allait pas bien droit, il ne gardait pas non plus sa ligne de flottaison et on avait le sentiment qu'à tout instant il pouvait faire un tour complet autour de son axe. Ma voisine au joli tatouage n'a déjà plus d'ongles quand Le sol se rapproche, on tangue dans tous les sens. le train commence à sortir et d'un seul coup l'avion se cabre, le pilote remet les gaz et on remonte dans les cieux, ma voisine prend un cachet, un tranquillisant sans doute! 

Surement pas très loin de la réalité du jour

Le commandant déclare: "Des rafales de vent nous empêchent d'atterrir, nous allons attendre une fenêtre météorologique plus clémente! Tout va bien, rassurez-vous". Celle-ci arrive lorsque ma voisine attaque son deuxième cachet, la tension était palpable et aucune mouche n'aurait osé voler à ce moment-là! Comment décrire le moment où la roue a touché le sol, on était pas droit, on était pas horizontal, on était pas en train de respirer, le pilote réussissant un dérapage contrôlé qui a arrêté l'avion 10 secondes après. Il y a eu des rires nerveux et une salve d'applaudissements que je n'avais plus entendu depuis bien longtemps! Dans le train qui me mène à Albi, le conducteur annonce "Suite aux perturbations sur la ligne, nous aurons 10 minutes de retard! Veuillez nous en excuser". Franchement je m'en fous, j'ai tout mon temps! 


A la façon d'Eco