dimanche 12 mars 2017

Camille

Emballé dans le costume de guêpe, maillot jaune fluo, fuseau noir, pompes jaunes, je me lance de bonne heure dans mon parcours de onze bornes. En sortant de Courcelles pour aller vers Limé, la route empruntée ne s’offre que pour moi. Malgré tout, l’aine me fait un peu souffrir, les épaules et le cou également, des douleurs étranges dans la cuisse, le genou, le bas ventre, bref, je ne suis pas dans la forme olympique qui devrait me conduire au marathon dans un mois maintenant. Pourtant, le moral est au beau fixe ou presque et ceci pour deux raisons :
Un, il fait beau et la température est agréable, l’eau des étangs se coiffe de volutes de vapeurs et quelques canards chassent ou font leur toilette matinale, le ciel est bleu, parsemé autant de traces d’avion que de vaguelettes nuageuses comme issues de l’étalement d’une craie sur un tableau noir. L’atmosphère est paisible et aucun bruit incongru ne vient troubler ce décor idyllique, surement parce que le groupe affublé de chasuble orange est en train de préparer l’hécatombe du matin en buvant café et whisky dans la cour de la ferme du coin.
Deux, j’ai commencé un livre « Camille, mon envolée » de Sophie Daull. En lisant le 4ème de couverture, je savais que ce serait difficile et malgré tout, je ne m’attendais pas à être cueilli à ce point-là ! Chaque page vous déchire le cœur, vous laisse le souffle coupé, à chaque page ses larmes, et si le sujet est terriblement triste, le livre vous insuffle une énergie indescriptible. Cours Forest, cours, profite de ces instants, d’autres que toi vivent et subissent des souffrances que même l’imagination ne peut faire partager.


4ème de couverture :
Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d’une fièvre foudroyante, Sophie Daull a commencé à écrire.
Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard "franc, droit, lumineux", les moments de complicité, les engueulades, les fous rires; l’après, le vide, l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent… Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l’enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.
Loin d’être l’épanchement d’une mère endeuillée ou un mausolée – puisque l’humour n’y perd pas ses droits –, ce texte est le roman d’une résistance à l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme de survie

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