En regardant les actualités, notamment la météorologie et la grève des aiguilleurs du ciel, je me suis demandé s'il était bien raisonnable de me rendre à l'aéroport de Roissy ce matin pour descendre sur Toulouse, puis Albi. 1er signe inquiétant, aucune voiture rencontrée entre la sortie de la nationale 2 et le parking PX, itinéraire qui vous fait pourtant passer devant le terminal 2. Ah, des humains dans le Roissyval, je ne suis pas le seul sur Terre. En arrivant au terminal, 2ème signe, sur l'énorme panneau des départs, un seul est annoncé avec un retard... heureusement j'ai un bon bouquin, "Mille regrets" de Vincent Borel, une fresque historique au temps de Charles Quint, François I, Barberousse, Clement VII, Henri WIII et Soleman le magnifique, une aventure passionnante, drôle, ambitieuse, intelligente, bref, j'ai tout mon temps... Prêt à embarquer, le 3ème et dernier signe arrive, je suis le seul passager muni d'une carte d'embarquement dont le code barre n'est pas reconnu, faut-il vraiment que je monte à bord! Le commandant se veut rassurant: "Température prévue à Toulouse, 12°, averses et vent!" et je suis assis à côté d'une fille avec un joli tatouage.
St Martin et son drôle d'aéroport |
J'avais déjà connu quelques vols "perturbants" comme l’atterrissage sur une roue à Los Angeles, La remise des gaz en essayant d'atterrir à Saint-Martin après avoir survolé la plage sur laquelle on aurait pu faire la bise aux baigneuses, la traversée de l'île de Baffin où durant quelques éclaircies on avait l'impression qu'on pouvait toucher de la main le sommet des montagnes, puis l'atterrissage sur la neige, les sauts en parachute où l'instructeur n'avait pas le temps de me dire "Quand tu veux!", le virage au-dessus de la mer pour atterrir à Montpellier où un trou d'air a fait sortir une Ola retenue de tous les passagers, ainsi que la fois où les pilotes ont sauté de l'avion après avoir ouvert les trappes à carburant... ah non, ça c'est dans Indiana Jones! Pour autant je me sentais aguerri! Aguerri certes, mais pas rassuré car en descendant sur Toulouse, l'avion n'allait pas bien droit, il ne gardait pas non plus sa ligne de flottaison et on avait le sentiment qu'à tout instant il pouvait faire un tour complet autour de son axe. Ma voisine au joli tatouage n'a déjà plus d'ongles quand Le sol se rapproche, on tangue dans tous les sens. le train commence à sortir et d'un seul coup l'avion se cabre, le pilote remet les gaz et on remonte dans les cieux, ma voisine prend un cachet, un tranquillisant sans doute!
Surement pas très loin de la réalité du jour |
Le commandant déclare: "Des rafales de vent nous empêchent d'atterrir, nous allons attendre une fenêtre météorologique plus clémente! Tout va bien, rassurez-vous". Celle-ci arrive lorsque ma voisine attaque son deuxième cachet, la tension était palpable et aucune mouche n'aurait osé voler à ce moment-là! Comment décrire le moment où la roue a touché le sol, on était pas droit, on était pas horizontal, on était pas en train de respirer, le pilote réussissant un dérapage contrôlé qui a arrêté l'avion 10 secondes après. Il y a eu des rires nerveux et une salve d'applaudissements que je n'avais plus entendu depuis bien longtemps! Dans le train qui me mène à Albi, le conducteur annonce "Suite aux perturbations sur la ligne, nous aurons 10 minutes de retard! Veuillez nous en excuser". Franchement je m'en fous, j'ai tout mon temps!
A la façon d'Eco |
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