dimanche 29 avril 2018

Flamme rouge

Bon, je l’avoue, je ne suis pas un fan de football, pas plus d’ailleurs fan de rugby ; en règle général, au bout de 10’ de match je m’ennuie. Par contre, j’ai toujours été accro des courses cyclistes. Je me souviens qu’adolescent, nous avions un emplacement au camping de Berny-Rivière et que j’étais rentré à pied de Vic sur Aisne, soit une bonne quinzaine de kilomètres, pour suivre les cinq derniers kilomètres de je ne sais plus quelle épreuve, et assister au retour de la famille un quart d’heure plus tard. Depuis que je cours le marathon, je rate systématiquement le mythique Paris-Roubaix alors quand une chaîne retransmet une course, je suis souvent devant le poste. Ces derniers jours, c’est le tour de Romandie qui fait l’actualité alors pendant que les enfants construisent la canne à pêche de leur tout nouveau jeu sur switch, Nintendo Labo, excellent au demeurant, je profite d’une belle étape de montagne.
Pour les amateurs du genre: excellent!!!
Garance débarque pour me tenir compagnie pour les dix derniers kilomètres de la course :
- Garance : « Il y a un français dans les coureurs qui sont en tête ? »
- Papa : « Non, ma chérie, il y a un danois qui vient de filouter ses compagnons d’échappée dans la dernière descente et dans les quatre qui le poursuivent, il y a un portugais, un australien, un espagnol et un slovène »
- Garance : « Ah bon ! Alors du coup pour qui on vote ? »

samedi 14 avril 2018

Epilogue


Dimanche dernier, pendant que papa courait, les enfants regardaient un peu la retransmission du marathon à la télévision et la famille a encore eu droit à du grand Garance grâce à cette double sentence

« En vrai on dirait qu’ils vont pas vite, mais en vrai ils vont vite ! »

« On dirait un marathon que pour les noirs »



lundi 9 avril 2018

Une épreuve de 4h 37'


Il y a des moments rares dans la vie et le marathon de Paris avec mes potes en a toujours été un. Pourtant quatre jours avant, lors du dernier entraînement, je leur avais dit que je n’avais pas vraiment envie de le faire tant je sentais la douleur finir par mes couper les pattes sur la durée. Ils ont un peu insisté, les enfants aussi, pour une médaille, et au fond de moi je sentais bien que le challenge était trop tentant. Étonnamment, les deux nuits précédentes ont été très bonnes, merci Morgane et Victor pour l’accueil parisien, alors, c’est assez motivés qu’on s’est retrouvés sur la ligne de départ, en plein soleil, pour affronter ce parcours incroyable, la traversée de Paris. 
Prêts à se défouler...
Thomas et Christian ont leur plan et dès le premier kilomètre, je les laisse partir. Que dire ensuite, début des douleurs au 2ème km mais je sais que je peux gérer au moins jusqu’à 22, à 15 kms ça se complique et je souffre jusqu’à Bastille, 22 kms ; au ravitaillement je m’arrête, prends mon temps et l’ambiance est telle que la motivation reprend, et une fois sur les quais, je profite de la Seine et des monuments, à 26 kms, toujours en rythme… Arrive le moment où je peux arrêter, 27 ème km, place de la concorde, je remonte à pied les champs et retrouve mes potes avenue Foch, alors je pense aux enfants, non, je la veux cette put… de médaille, je continue et j’ai vraiment mal. Autour du 30 ème km, alors que je marche, un miracle se produit, je croise un ange qui me sourit et me dis : « Allez Renaud, vas-y, continue… ». Si c’était bien elle, elle se reconnaîtra, sinon l’instant était magique… Et c’est reparti jusqu’au 32 ème km où les crampes vont me saboter les cuisses ; je passe le calvaire des 10 derniers kms, où je me fais doubler par une aveugle que j’encourage, où je double Dark Vador et Superman qui marchent, où je rencontre tant de coureurs qui souffrent, tant d’autres qui s’encouragent et des spectateurs d’une telle gentillesse, hommes, femmes, enfants, pompiers, policiers, musiciens qui passent leur matinée à vous remettre sur les rails, qui scandent votre prénom et vous tapent dans les mains. Merci à tous pour ce soutien dans ces moments si durs ! La dernière ligne droite se fait en serrant les dents sous les applaudissements de la foule, et pour la troisième fois je passe la ligne en pleurant ! La médaille n’est pas terrible mais qu’est-ce que je m’en fous. Je retrouve Christian qui me prend dans ses bras, le calvaire est terminé et j’ai passé une matinée inoubliable. 
Thomas sous la douche, j'ai un peu traîné...
Alors, on va profiter d’un bon restaurant entre amis, il y a Brigitte, Matisse, Laurence et on refait la course : Thomas, un peu déçu, des crampes au 38 ème km l’empêchent de descendre sous les 3h 50’, il fait quand même 3h 51’, son meilleur temps ; Christian, lui, c’est à 36 kms que les crampes luis priveront de descendre sous 4h, mais 4h 06’, moi, j’aurai payé pour refaire ce temps… Merci pour ces moments, les entraînements, les encouragements, la pasta party et votre si précieuse amitié. 
Et maintenant...

vendredi 6 avril 2018

Pensées positives

A moins de deux jours du marathon, il me faudrait le plein de pensées positives pour aborder pour la troisième fois cette incroyable épreuve ; Sous médocs depuis 3 semaines, rien y fait et la douleur est toujours là, sous-jacente… Surement le plus mal préparé alors cette fois-ci, il n’est même pas question de se préoccuper du temps, quel qu’il soit d’ailleurs, le seul but étant d'essayer de profiter du moment car mes potes seront là! Je m’étais raccroché au fait que l’on annonçait de la pluie en début de semaine mais, à moins que Schneider ait payé Google, des nuages et du soleil sur Paris dimanche prochain. Et puis le flot de mauvaises nouvelles continue d’asséner un peu plus de tristesse : 
- Bozo le clown est mort, cette nouvelle m’ayant soutiré un petit sourire, je trouvais fabuleux l’idée qu’un clown arrive à faire rire le jour de sa mort ; salut l’artiste !
- Stéphane Audran nous a quittés également ; je lui dois sans doute ma plus grande émotion de spectateur pour le « Festin de Babette », cette émotion rare que l’on a quand on navigue entre pleurs et rires; salut l’artiste !
- Patrick Font est parti lui aussi ; certes, il avait quelques casseroles aux fesses, mais il est l’auteur du « Candidat des cons » et de « Villa mon cul » ; Avec son compère de l’époque, Philippe Val, ceux que je suis allé le plus voir en concert; salut l’artiste !
- Enfin, Higelin s’en est allé également ; En concert, A Reims, dans les années 80, quand il avait entamé « Champagne » à la fin du spectacle, je n’avais jamais ressenti une telle liesse dans un public. Quel bonhomme, quelle créativité, quelle fantaisie, quelle perte…
Couplet de sa chanson « Je suis mort qui qui dit mieux », une de mes préférées (1971, suivez le lien)
Arrétez-moi si je déconne 
Arrétez-moi ou passez m'voir 
Sans violettes, sans pleurs ni couronnes 
Venez perdre un moment d'cafard 
J'vous f'rais visiter des cousins 
Morts à la guerre ou morts de rien 
Esprit qui vous cligne de l'oeil 
Les bras tendus hors du cercueil
… 
Je reprendrai un peu de temps pour Higelin, avec Renaud et Lavilliers, c’est quarante de vie qui passe ; Salut l’artiste.

Et Caviar pour les autres...

Alors, me direz-vous où sont donc ces pensées positives dont j’ai tellement besoin en ce moment, bien sur le sms de Mamoune qui est arrivé tout à l’heure et les enfants, comme toujours, jugez plutôt :

Garance : « Papa, tu te souviens quand on était parti en vacance au soleil, sur l’île ; au club, ils m’avaient déguisée en fée avec une robe bleue scintillante et ils m’avaient donné une baguette magique… mais une fausse ! »

Loup sort du frigidaire un pot et tendrement, en s’asseyant à table, apporte le pot à sa joue, ferme les yeux et déclame : « Cancoillotte ! Hmmmm, je t’aime Cancoillotte ! »

Nine : « Papa, pourquoi tous les nuages ont des formes de lapin ? »
Nine : « Papa, pourquoi les orages passent vite ? »
Papa : « Nine, tu te rends comptes que tu ne me poses que des questions de magicien ? »
Nine : « Mais papa, c’est parce que tu es un grand magicien ! »

Quant à Maë, un sourire chaque matin, et la journée est réussie

Souriez, vous êtes filmés...