lundi 9 avril 2018

Une épreuve de 4h 37'


Il y a des moments rares dans la vie et le marathon de Paris avec mes potes en a toujours été un. Pourtant quatre jours avant, lors du dernier entraînement, je leur avais dit que je n’avais pas vraiment envie de le faire tant je sentais la douleur finir par mes couper les pattes sur la durée. Ils ont un peu insisté, les enfants aussi, pour une médaille, et au fond de moi je sentais bien que le challenge était trop tentant. Étonnamment, les deux nuits précédentes ont été très bonnes, merci Morgane et Victor pour l’accueil parisien, alors, c’est assez motivés qu’on s’est retrouvés sur la ligne de départ, en plein soleil, pour affronter ce parcours incroyable, la traversée de Paris. 
Prêts à se défouler...
Thomas et Christian ont leur plan et dès le premier kilomètre, je les laisse partir. Que dire ensuite, début des douleurs au 2ème km mais je sais que je peux gérer au moins jusqu’à 22, à 15 kms ça se complique et je souffre jusqu’à Bastille, 22 kms ; au ravitaillement je m’arrête, prends mon temps et l’ambiance est telle que la motivation reprend, et une fois sur les quais, je profite de la Seine et des monuments, à 26 kms, toujours en rythme… Arrive le moment où je peux arrêter, 27 ème km, place de la concorde, je remonte à pied les champs et retrouve mes potes avenue Foch, alors je pense aux enfants, non, je la veux cette put… de médaille, je continue et j’ai vraiment mal. Autour du 30 ème km, alors que je marche, un miracle se produit, je croise un ange qui me sourit et me dis : « Allez Renaud, vas-y, continue… ». Si c’était bien elle, elle se reconnaîtra, sinon l’instant était magique… Et c’est reparti jusqu’au 32 ème km où les crampes vont me saboter les cuisses ; je passe le calvaire des 10 derniers kms, où je me fais doubler par une aveugle que j’encourage, où je double Dark Vador et Superman qui marchent, où je rencontre tant de coureurs qui souffrent, tant d’autres qui s’encouragent et des spectateurs d’une telle gentillesse, hommes, femmes, enfants, pompiers, policiers, musiciens qui passent leur matinée à vous remettre sur les rails, qui scandent votre prénom et vous tapent dans les mains. Merci à tous pour ce soutien dans ces moments si durs ! La dernière ligne droite se fait en serrant les dents sous les applaudissements de la foule, et pour la troisième fois je passe la ligne en pleurant ! La médaille n’est pas terrible mais qu’est-ce que je m’en fous. Je retrouve Christian qui me prend dans ses bras, le calvaire est terminé et j’ai passé une matinée inoubliable. 
Thomas sous la douche, j'ai un peu traîné...
Alors, on va profiter d’un bon restaurant entre amis, il y a Brigitte, Matisse, Laurence et on refait la course : Thomas, un peu déçu, des crampes au 38 ème km l’empêchent de descendre sous les 3h 50’, il fait quand même 3h 51’, son meilleur temps ; Christian, lui, c’est à 36 kms que les crampes luis priveront de descendre sous 4h, mais 4h 06’, moi, j’aurai payé pour refaire ce temps… Merci pour ces moments, les entraînements, les encouragements, la pasta party et votre si précieuse amitié. 
Et maintenant...

1 commentaire:

  1. Quatre enfants , trois médailles ...hum ça sent la récidive pour 2019.
    Bravo pour ton courage malgré la douleur.
    Merveilleux souvenir encore cette année pour notre petite équipe

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