Il y a des moments rares dans la vie et le marathon de Paris
avec mes potes en a toujours été un. Pourtant quatre jours avant, lors du
dernier entraînement, je leur avais dit que je n’avais pas vraiment envie de le
faire tant je sentais la douleur finir par mes couper les pattes sur la durée. Ils
ont un peu insisté, les enfants aussi, pour une médaille, et au fond de moi je
sentais bien que le challenge était trop tentant. Étonnamment, les deux nuits
précédentes ont été très bonnes, merci Morgane et Victor pour l’accueil
parisien, alors, c’est assez motivés qu’on s’est retrouvés sur la ligne de
départ, en plein soleil, pour affronter ce parcours incroyable, la traversée de
Paris.
Prêts à se défouler... |
Thomas et Christian ont leur plan et dès le premier kilomètre, je les
laisse partir. Que dire ensuite, début des douleurs au 2ème km mais
je sais que je peux gérer au moins jusqu’à 22, à 15 kms ça se complique et je
souffre jusqu’à Bastille, 22 kms ; au ravitaillement je m’arrête, prends
mon temps et l’ambiance est telle que la motivation reprend, et une fois sur
les quais, je profite de la Seine et des monuments, à 26 kms, toujours en
rythme… Arrive le moment où je peux arrêter, 27 ème km, place de la
concorde, je remonte à pied les champs et retrouve mes potes avenue Foch, alors
je pense aux enfants, non, je la veux cette put… de médaille, je continue et j’ai
vraiment mal. Autour du 30 ème km, alors que je marche, un miracle se
produit, je croise un ange qui me sourit et me dis : « Allez Renaud,
vas-y, continue… ». Si c’était bien elle, elle se reconnaîtra, sinon l’instant
était magique… Et c’est reparti jusqu’au 32 ème km où les crampes
vont me saboter les cuisses ; je passe le calvaire des 10 derniers kms, où
je me fais doubler par une aveugle que j’encourage, où je double Dark Vador et
Superman qui marchent, où je rencontre tant de coureurs qui souffrent, tant d’autres
qui s’encouragent et des spectateurs d’une telle gentillesse, hommes, femmes,
enfants, pompiers, policiers, musiciens qui passent leur matinée à vous
remettre sur les rails, qui scandent votre prénom et vous tapent dans les mains.
Merci à tous pour ce soutien dans ces moments si durs ! La dernière ligne
droite se fait en serrant les dents sous les applaudissements de la foule, et pour
la troisième fois je passe la ligne en pleurant ! La médaille n’est pas
terrible mais qu’est-ce que je m’en fous. Je retrouve Christian qui me prend
dans ses bras, le calvaire est terminé et j’ai passé une matinée inoubliable.
Thomas sous la douche, j'ai un peu traîné... |
Alors,
on va profiter d’un bon restaurant entre amis, il y a Brigitte, Matisse,
Laurence et on refait la course : Thomas, un peu déçu, des crampes au 38
ème km l’empêchent de descendre sous les 3h 50’, il fait quand même 3h 51’,
son meilleur temps ; Christian, lui, c’est à 36 kms que les crampes luis
priveront de descendre sous 4h, mais 4h 06’, moi, j’aurai payé pour refaire ce
temps… Merci pour ces moments, les entraînements, les encouragements, la pasta
party et votre si précieuse amitié.
Et maintenant...
Quatre enfants , trois médailles ...hum ça sent la récidive pour 2019.
RépondreSupprimerBravo pour ton courage malgré la douleur.
Merveilleux souvenir encore cette année pour notre petite équipe