lundi 30 mai 2016

Je ne vais pas dormir...

Maë a pris en main son ordinateur, ancien portable de sa Mamoune. 
Sa marotte, chercher les chansons qui lui plaisent en accord avec Garance.
Après quelques écoutes dont je n’avais pas à rougir comme :
- « Le Sud » de Ferrer,
- « Tous les cris les SOS » de Balavoine, 
- « Dès que le vent soufflera » de Renaud, 
la sélection a commencé à s’égarer quelque peu et nous avons eu droit à :
- « Cette année là » de Claude François
- « On va s’aimer » de Montagné
- « Belinda » de re Claude François

Attention, on va bientôt avoir le droit à Mireille, Sheila ou Vilard, je vais faire des cauchemars.
…et je ne vais pas dormir!

Il fallait réagir et redresser doucement la barre, sans brusquerie et mon plan était infaillible, imparable ! D’abord :
- « On s’est aimé comme on se quitte » de Jo Dassin, populaire mais dans le bon sens du terme
- « A nos actes manqués » de J.J. Goldman, entre la variété et la pop
- « Cœur de Loup » de Lafontaine, des textes bien léchés
- « Champagne » d’Higelin, chef d’œuvre.



La barre était redressée, il fallait passer à l’international, commençons doucement :
- « Happy » de P. Williams, pour les minions
- « A Horse with no name » d’America, incontournable
- « Zombie », des Cranberries, Maë le joue à la guitare
- « Thriller » de Michael Jackson, à cause des zombies d'avant, pour le clip, la danse, la musique… j'y étais presque!

Nine : « Papa, il se transforme en zombie ? Papa, à l’école, les autres, ils disent que les morts vivants, ils sont sous la terre et creusent le sol pour remonter à la surface ! Papa, ils peuvent monter jusque chez nous ? Papa, j’ai peur ! »

Et bien voilà, cette nuit, c’est Nine qui va faire des cauchemars.
…et je ne vais pas dormir!

dimanche 15 mai 2016

Etre ici est une splendeur

La phrase est magnifique, elle est de Rilke. En tous cas, la traduction est magnifique.
Le livre raconte la vie trop brève de Paula M. Becker, décédée à 31 ans d'une embolie pulmonaire.
Son dernier mot, lorsqu'elle est terrassée est bouleversant: "Schade!", dommage...
Paula était amie de Rilke, une amitié complexe, très finement exprimée par l'auteur.
Paula a croisé Cézanne, Gauguin, Rodin et tant d'autres au début du siècle dernier.
Paula voulait peindre, peindre, elle voulait être indépendante, elle s'est mariée puis s'est détachée... Elle aurait pu faire... mais sa vie fut trop brève.


Enfant
Un passage que je trouve particulièrement beau:

Il n'y a chez Paula aucune revanche. Aucun discours. Aucun jugement. Elle montre ce qu'elle voit.

Et aussi: de vrais bébés. L'histoire de l'art a accouché d'une tripotée de petits Jésus terriblement ratés au sein de Madones sceptiques. Museaux de singes, cous de vieillards, allaitements qui évoquent au mieux la vache, au pire une partie de billard à trois bandes. Non, on voit chez Paula des bébés comme je n'en avais jamais vu en peinture, mais tels que j'en ai connu en vrai. Le regard concentré, agrandi, presque fixe, de la petite personne qui tète. La main posée sur le sein, ou le poing fermé. Le poignet inexistant, un pli. Le cou qui ne tient pas. Les jambes dodues mais non musclées. Les bras parfois maigres. Les joues colorées ou pâles, mais jamais du teint des adultes. Et autour d'eux, la rondeur des oranges de Paula.

mercredi 11 mai 2016

Merci et Le Pont Vieux mais c'est boueux!


Sur les conseils des carcassonnais, je décide de faire la boucle le long de l'Aude; après repérage, 12 kms environ, c'est un objectif raisonnable pour la soirée. En sortant de l'hôtel, j'annonce mon objectif à l'hôtelier qui me regarde avec une moue et me lance "boueux!". Tant pis, le long du canal du midi, je connais, alors je choisis, tel Buzz l'Eclair, "vers l'inconnu et au-delà!"
En arrivant sur la berge de l'Aude, effectivement c'est boueux, et le saute flaque d'eau commence pour préserver un peu les chaussures... Arrivé sous le pont vieux, on quitte la berge pour un petit passage dans les ruelles, mais très vite, on récupère la berge, le paysage est magique mais que c'est boueux... 

La Cité et le Pont Vieux

Un carrefour, pas d'indication, je prends à droite et un peu plus loin, un passant me lance: "si vous continuez par là, il faudra sauter une barrière!", je la vois mais je ne m'appelle pas Javier Sotomayor, alors demi-tour! je retrouve mon passant qui me dit que je peux prendre à gauche, c'est beau mais c'est boueux! au point où j'en suis, je continue et effectivement c'est boueux! Après un petit tour dans parc, boueux lui aussi, on se retrouve devant un pont en béton qui traverse un bras de l'Aude et affleure pratiquement la rivière: c'est beau mais c'est mouillé! J'espère que l'autre berge est plus praticable, mais après un petit kilomètre, rien à faire, c'est boueux... mais c'est beau! J'arrive au pont Garigliano que je traverse, je passe le stade d'entrainement ou des footeux tapent la balle et me retrouve sur les sentiers d'un petit bois particulièrement boueux, je commence alors à mieux comprendre la moue de l'hôtelier car il ne me reste pratiquement plus d'inconnu dans mon au-delà.
Je reviens au stade d'entrainement lorsque le ballon arrive vers moi, qu'à cela ne tienne je shoote en direction du terrain et un 1er "Merci" m'est lancé, suivi d'un second puis d'un troisième et au final, sans les avoir comptés, il y en a surement eu 22 et ça fait rudement plaisir!
Au pont Garigliano, je prends l'autre berge, mais le petit bout de la boucle que je n'avais pas encore emprunté est, de loin, le plus boueux! De retour au pont vieux, plus question de berge, je passe par dessus et je retourne à l'hôtel par du dur! La traversée par ce pont est magique, la Cité est dans mon dos mais j'ai déjà eu tout le loisir de l'admirer pendant mon trajet aussi je profite de la vue sur la rivière. 
De retour à l'hôtel, 14 kms et des à cause du coup de la barrière, un parcours magnifique mais comment dire... "boueux".


Demain, ils annoncent encore des orages, je vais peut-être retourner le long du canal du midi...

lundi 2 mai 2016

La sentence de Garance

Elle aurait pu dire :
« Papa, les amandes sont vraiment trop bonnes ! »
Ou plus simplement :
« Papa, j’adore les amandes ! »


Il y avait tant de façons de me dire qu’elle les appréciait :
« Papa, j’aime le goût des amandes »
Ou
« L’acidité des amandes est plus sympathique que les têtes brûlées ! »
Dans un élan de lyrisme, elle aurait pu dire :
« Papa, le goût des amandes me transporte ! »
Ou
« Papa, quel bonheur de croquer dans ces amandes ! »
Ou encore
« Savourer quelques amandes me comble de joie ! »
Voire
« Rien n’est meilleur que la sensation intense des amandes sous ma langue ! »
Et même
« Quelle saveur, quel bonheur, quel paradis, ces amandes ! »

Mais je ne m’attendais pas à :
« Papa, les amandes ça arrache la tête ! »