lundi 3 avril 2017

J-6

Le grand jour est proche, la météo s’annonce exceptionnelle, les difficultés seront donc les mêmes que l’année dernière, s’adapter à la chaleur… Temps espéré au mieux par les poteaux : 3h 52’ 30’’, bon ça à l’air débile mais c’est le total de 42 kms à 5’ 30 de moyenne, c’est le plan fixé par Christian, le coach, l'ami, l'aîné, celui qui rêve de nous voir passer tous les trois la ligne d’arrivée pour immortaliser l’instant, la communion ; difficile de savoir ce que pense Thomas, l'ami, le benjamin, il me semble qu’il sera présent comme chaque année aux avants postes, à nous servir de locomotive ; quant à moi, le doute est là, sans doute la pression qui monte ; l’année dernière, j’avais géré le mur, la défaillance progressive sans jamais vouloir me faire vraiment mal; pour être en dessous des quatre heures il faudra pourtant accepter un peu plus de souffrances.
42 kms à pied, ça use, ça use...
Bien sûr, il y aura les autres, les compagnons surexcités des dix premiers kms, tranquilles les dix suivants, interrogatifs et soupçonneux jusqu’au trentième km, et ensuite… on sera content des encouragements, à l’affût de notre prénom, des enfants qui veulent qu’on leur tape dans la main, des fanfares qui nous éloignent un instant des pensées moroses, voire néfastes, de l’homme ou la femme qu’on essaye de suivre quelques kms, quelques centaines de mètres et qu’on ne reverra sans doute plus, détourner le regard de ceux qui sont à terre, qui en ont trop demandé et enfin le dernier rond-point, la banderole d’arrivée que l’on passe en arrêtant sa montre, en pleurant autant de bonheur que de tension disparaissant.

Cela semble très con finalement de s’infliger à nouveau ce genre de périple, d’épreuve physique, ce scénario est celui de l’année dernière et je gage qu’il ne sera pas très différent cette année, alors pourquoi tout ça me direz-vous ? La réponse est simple, ce n'est pas pour le maillot, ce n'est pas pour la breloque, non, je veux simplement encore m’entendre dire en passant la ligne : « Putain, je l’ai fait ! »

2 commentaires:

  1. Comme c'est beau de te lire !! et que ta prose m'émeut !!Nous allons réussir ,et déjà je sens le bonheur nous submerger.

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  2. Pour toi c'est que du bonheur et le bonheur ne vient pas tout seul, il faut aller le chercher! Mais il est sauvage et instable, il faut sans cesse le rattraper, car il nous échappe si on n'y prend garde. Aller au bout et se dire "putain je l'ai fait", c'est pas con c'est le bonheur.

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